VOIR EST UN SAVOIR...
20 nov. 2011Ludovico EINAUDI
Fly
Album Divenire
Le voyageur voyage pour voir, découvrir, rencontrer, se laisser surprendre, s'exalter, se faire plaisir et se nourrir d'images qu'il essaiera parfois de traduire par une photo, un croquis ou un écrit.
Le voyageur regarde, observe, évalue, le voyageur voit des choses que d'autres ne voient pas et chaque voyageur ne voit pas la même chose. On ne garde pas les mêmes images d'un voyage, ni les mêmes détails, on garde en commun une image générale qui s'est traduite en émotions différentes, en fonction de l'état dans lequel on était à ce moment là, et aussi en fonction de son histoire de ses souvenirs et de ce que l'on aime voir et regarder.
Voir est un savoir... est un article du numéro spécial de Sciences Humaines de Novembre et Décembre 2011 qui traite du fonctionnement du cerveau.
Vous allez voir... Il y a des moments dans cet article où l'on pourrait se croire dans un bon film de sciences fiction de David Fincher (Alien 3).
Quand vous aurez lu cet article et que vous en aurez plein la tête...
Allez passer un moment sur le site de Marie Claude Orosquette.
Elle est photographe animalier en Afrique australe et en Afrique de l'est.
Installez vous confortablement, choisissez une photo dans la galerie, ajoutez une musique.... Une que vous avez aimé sur Perspectives Voyageuses par exemple... Mais surtout choisissez la bien...
Je vous en propose deux supplémentaires.
TCHAIKOVSKY
Méditation Op 42 N°1
Maxim VENGEROV
Tigran HAMASYAN
Love song
Album RED HAIL
Ne quittez pas cette photo des yeux... Normalement elle devrait vous raconter une très belle histoire... Une histoire singulière, insolite, unique...
Enfin, si vous prenez bien le temps de tout observer... Parce que c'est certainement ce qu'elle a fait au moment ou elle a décidé, après quelques mois, quelques jours, quelques heures, quelques minutes, quelques secondes d'appuyer sur le déclencheur... Aimer le vrai, le beau, éterniser le rêve d'un instant...
Voir est un savoir...
Bon voyage...
Sciences Humaines numéro spécial 14 Novembre Décembre 2011
Voir mobilise un tiers de notre cerveau. Nos souvenirs et nos savoirs construisent et modifient ce que nos yeux perçoivent.
La moitié du cortex du primate non humain et le tiers de celui de l’homme sont dédiés à la vision. C’est parce qu’il est sous-tendu par une imposante machinerie cérébrale que voir est vécu par tout un chacun comme un acte perceptif simple, aisé, automatique. Derrière la simplicité phénoménologique opère pourtant la complexité biologique.
Nous, adultes, percevons aisément et rapidement les personnes et objets qui constituent notre environnement, pouvons les identifier, interpréter l’émotion exprimée par les visages, car des millions voire des milliards de neurones répartis dans différentes zones y travaillent, silencieusement, en connexion intime avec notre mémoire. Le lien profond entre vision et mémoire signifie que voir est un savoir, que nous devons mettre en place dans notre prime enfance. On parle de période sensible-critique, c’est-à-dire d’un moment privilégié dans le développement où les apprentissages doivent être construits. Pour le chaton par exemple, le premier mois de vie est crucial pour la vision. S’il est élevé dans l’obscurité pendant un mois à la naissance, il ne saura plus voir. Mais uniquement percevoir durant cette période ne suffit pas. Pour apprendre à voir correctement, le chaton doit être actif : en interagissant avec son environnement, il coconstruit le monde visuel environnant et les mécanismes de traitement de celui-ci. Il en est de même pour l’homme. Confrontés au même environnement naturel, nous mettons en place les mêmes procédures de traitement, celles efficaces pour interagir rapidement et adéquatement avec le réel.
Si vous avez envie de Lire la suite de l'article...