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LIBERTE... EGALITE... FRATERNITE...
14 juil. 2013
Je suis à Stellenbosch, une petite ville à une cinquantaine de kilomètres de Cape Town… Je suis venue y passer le week-end, voir quelques jours de plus, en attendant de rencontrer les écoles. Je suis venue ici parce qu’il y a un festival de musique classique et que c’est un endroit calme et reposant. C’est un vignoble aussi, ils font du très bon vin en Afrique du Sud, ils ont un Pinot Noir de belle qualité… J’ai un peu l’impression d’être en Suisse ou aux Pays bas, l’architecture de cette ville est entièrement coloniale, un bastion de la culture Afrikaner…
Quand je suis arrivée, je me suis sentie mal à l’aise, je me demandais finalement ce que j’étais venue voir de cette Afrique, celle du Bush, des animaux, des chants et des danses que j’ai aperçu pour le moment, cette idée que je m’en étais faite… Et je suis dans cette ville où des migrants ont reconstruit leur univers… Parce que l’on nait quelque part et que l’on s’imprègne de ce que l’on nous apprend… Je déambule dans ces rues à la recherche de nos origines, de ce pays qui a été tellement envahi, par les français, les hollandais, les anglais, un pays qui compte onze langues officielles et des communautés qui aujourd’hui essayent de vivre ensemble…
La veille d’arriver à Stellenbosch, je suis allée au bout du monde, à Cape Point, le deuxième de ma vie après le Cap Horn à Ushuaia il y a cinq ans, un très beau moment aussi… Comme si j’avais atteint un but, un cap, comme si j’étais arrivée là ou je m’étais promis d’aller… La fin d’un voyage, le bout d’un chemin, ne pas aller plus loin, ne pas aller trop loin, savoir s’arrêter, se poser pour intégrer tout cela, construire avec et repartir un jour découvrir d’autres mondes.
Le Cap de Bonne Espérance, combien de marins ont-ils rêvé de le franchir un jour, y mettant l’espoir de leur vie, de leurs découvertes, de leur passion pour la mer, des grands espaces, des femmes et des hommes venus de partout espérant une autre vie, un autre monde que celui dans lequel ils vivaient … Un lieu d’inspiration, j’y ai posé mes prochains rêves…
Liberté, Egalité, Fraternité…
Ces deux lieux se juxtaposent, ils viennent me dire une fois de plus d’où je viens et me parler de ce monde que nous avons construit.
Je suis née en France, dans un petit village breton et j’aime la musique classique, parce qu’enfant je jouais au chef d’orchestre le jeudi après midi, avant le gouter, pendant que Lyli nous tricotait des pulls pour l’hiver…
J’aime Rachmaninov, son cœur et sa passion, sa vitesse et ses doux moments dans le concerto N°2 pour Piano, j’aime Brahms, sa diversité et son attention pour chaque instrument… Il y a dans cette musique quelque chose qui parle de nous, il y a dans un orchestre la vie d’un groupe qui doit s’écouter, se respecter, s’entendre, créer de l’harmonie, des silences aussi… Il y a dans cette musique, celle avec laquelle j’ai grandi, celle qui m’émeut parfois à un tel point, de la vie, de l’amour, de l’espoir de la Liberté, de l’Egalité, de la Fraternité…
Il y a pleins de pays dans le monde où la Liberté, L’Egalité et la Fraternité ont été bafoué, voir n’ont jamais existé… Mes ancêtres y ont participé et cela continue aujourd’hui… Dans ma façon de vivre, dans mes exigences, j’enlève de la liberté aux autres et j’impose ma culture, mes connaissances, mon éducation…
Mais c’est quoi la Liberté ? C’est quoi L’Egalité ? C’est quoi la Fraternité ?…
Je suis à Stellenbosch pour un festival de musique classique, ce n’est pas cela le problème en soi, c’est la symbolique de cette présence qui pose question… Qu’est qu’un festival de musique classique vient faire dans cet endroit du monde, dans une ville dont le nom à une résonnance particulière… On pourrait le considérer comme une ouverture d’esprit, un accès à une autre culture, des échanges fraternels… Mais quand je pense à la façon dont elle est arrivée là, j’ai peine à y croire…
Et pourtant, j’y viens, et assise sur ce siège à observer cet orchestre multicolore accompagner ce pianiste, j’ai vécu un espoir, une belle espérance et toutes les images de ce bout du monde sont revenus à mon esprit en me disant que peut être c’était une autre façon d’arriver ici, une autre manière d’échanger.
Et puis il y a eu ce moment le lendemain… Un homme entre en scène et vient nous raconter une histoire, Van Dijk: The Selfish Giant, qui sera chantée par des enfants et un ténor à vous couper le souffle… Desmond TUTU est venu à Stellenbosch participer à ce festival, un homme disponible, attentif, impressionnant de douceur et de fraternité…
Il était là pour la musique et pour les femmes et les hommes de ce festival… J’ai vu ces jeunes en larme, pleins d’émotion de le voir là, lui qui incarne la paix et le respect et puis on a tous vu en lui aussi Nelson Mandela… Le jeune qui chantait à coté de lui l’a pris dans ses bras, on était un peu tous bouleversés… Je n’ai pas de photos de ce moment, juste celui d’après, mais j’ai une vidéo...
Liberté… Egalité… Fraternité… L’espérance est aussi au bout de ce monde, je vais revenir avec elle… L’inviter à nous conquérir… De nouveau…
Avec Pépite, nous vous souhaitons un magnifique feu d’artifice…
Liberté, Egalité, Fraternité… Ces mots n’ont jamais eu autant de sens…
Voyage au bout du monde…
Simons Town... Les pingouins du Cap...
Cap Point...
Le Cap de bonne Espérance... Cap of Good Hope...
Et parce que ce monde est beau... Vue de Cape Point...
Merci à vous et à bientôt...
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