Bruckner Symphonie N°7 Finale

 Etienne Daho Le premier jour du reste de ta vie

 

Deux grands moments à ne pas manquer...

Ecoutez les l'un après l'autre c'est vraiment super...

l'histoire de "Roule Galette" racontée par Angélina
Mettre un peu fort et n'oubliez pas de stopper la musique
L'histoire de "Roule Gallette" racontée par Sacha

Mettre un peu fort et n'oubliez pas de stopper la musique

 

L'histoire que j'ai envie de vous raconter aujourd'hui, est celle d'une rencontre furtive, mais très enrichissante avec des enfants de 3/4 ans d'une école maternelle de Vaux en Velin.

Je vais commencer par remercier Béné de m'avoir permis de passer ce moment en leur compagnie et de m'avoir donné l'occasion d'observer leur journée du 4 avril 2011.

 

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 Le Mont Blanc vu de l'avion

 

 

Tout commence un jour, c'est l'idée qui me vient quand je pense à ce que j'ai pu vivre. Un moment choisi pour essayer de répondre à quelques questions, en amener d'autres...

 

Tout commence un jour, et c'est là que commence certainement cette recherche...

La question de l'apprentissage, je me la pose depuis longtemps. Certainement depuis que j'ai décidé de me former pour transmettre des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être. Je me la pose, parce que j'aime comprendre pourquoi on fait les choses. Pourquoi on réagit de telle ou telle manière? Qu'est ce qui fait que nous soyons ce que nous sommes ? Je me la pose pour moi, mais aussi pour les autres, pour ceux que je forme, afin de leur apporter des outils adaptés et leur permettre de se les approprier pour les utiliser à leur manière, avec leurs spécificités.

La question je me la suis posée aussi quand j'ai réalisé un remplacement dans un lycée professionnel au mois de septembre 2010. Il a fallu que je forme des jeunes en BEP SAP (service à la personne) à différentes méthodes et techniques professionnelles. Et là déjà je m'étais posée la question de savoir pourquoi et comment elles ou ils (moins nombreux) en étaient arrivés à ce choix (ou non) de cette orientation ? Mais je vous raconterais cette histoire en temps voulu...

 

Tout commence un jour...

On ne s'en rend pas forcément compte tout de suite...

Quand je suis arrivée dans cette classe le 4 avril 2011, je savais que je venais y chercher quelque chose et en même temps je ne savais pas trop ce que je cherchais...

A chaque fois qu'un enfant arrivait, je me demandais: il fera quoi lui quand il sera grand ?

Peut être que le métier qu'il exercera n'existe pas encore, peut être qu'ils vivront dans une autre ville, peut être qu’elle sera instit... Peut être qu’il voyagera partout dans le monde... Auront-ils le choix ?

 

L'école où je suis allée est en zone prioritaire, elle bénéficie donc d'un accompagnement plus important en personnel et les classes sont d'environ 23 enfants. Ils ne viennent pas tous tout le temps, mais ce matin là dans la classe de Béné ils étaient 19 présents. Des enfants d'origines différentes, des enfants curieux pour la grande majorité, attentifs, disciplinés, encadrés.

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 Regroupement

(Vous ne verrez pas leurs beaux visages, je n'ai pas demandé l'autorisation)

 

 

La matinée est ponctuée par des moments précis, avec l'accueil ou chacun fait un peu ce qu'il veut... C'est une sorte de mise en route.

Puis il y a le regroupement et là j'ai repéré les objectifs que j'avais trouvé et donné dans l'article précédent sur la maternelle. La date, les prénoms, les absents et le travail sur la lettre S. La lettre de Savoir...

 

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Etre capable de... écrire un S

 

Les ateliers avec des travaux différents à réaliser par petits groupes et deux assistantes maternelles en soutien. Des ronds et des rectangles pour faire un chat, des traits penchés à tracer, des tours en briques et des remplissages de dessins...

 

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J'apprends à tracer des petits traits je dessine les poils de la maman chatte


La gym et les 4 chemins à réaliser le mieux possible puis arrive le temps de la récréation avec l'enfilage des manteaux et les lacets des chaussures.

 

L'après midi c'est la sieste et ensuite le travail plus individuel avec quelques uns d'entre eux sur des supports informatiques et des échanges directs. les autres pendant ce temps ont des activités au choix en autonomie.

 

IMGP1950Travail autour d'une ouvre de Kandinsky

 

Qu'est ce qu'on nous apprend pour que nous devenions ce que nous sommes ?

La question est complexe et elle ne s'arrête pas aux sciences de l'éducation et à la pédagogie. Il va falloir aller aussi chercher dans d'autres disciplines comme, la sociologie, l'anthropologie, la psychologie, l'ensemble des sciences humaine et voir davantage puisque nous ne pourrons pas éviter les neurosciences....

 

Tout commence un jour, même apprendre à classer les vignettes dans le bon ordre en fonction des éléments qui ont été rajoutés dessus. J'ai vécu un moment intéressant que voici:

Alors que les moyens de la classe de Béné faisaient la sieste j'étais installée dans la classe d’à coté à lire un livre passionnant d'Hélène TROCME- FABRE.

Un groupe de grands s'est installé pour un atelier, ils avaient des étiquettes à mettre dans l'ordre en fonction des éléments rajoutés. Ce devait être un animal, avec un museau, des oreilles, ceux sont les oreilles là qui sont importantes.

Béné est arrivée et a demandé à un des enfants de venir avec sa feuille s'installer à coté d'elle. Il se trompait, n'arrivait pas à mettre les étiquettes dans l'ordre et notamment ces sacrées oreilles, puis ensuite il fallait passer au crayon sur chaque étiquette ce qui avait changé...

Ce qui m'a intéressé ce n'est pas l'exercice, c'est la manière dont j'ai senti que Béné travaillait sur l'objectif... J'entendais dans ce qu'elle lui disait non pas "mais on a combien d'oreilles" ? Et c’est la question qu’elle lui a posé, mais j'entendais, "si tu n'y arrive pas je sais que ce sera difficile pour toi plus tard".

Cette envie profonde qu'ils y arrivent, qu'ils quittent l'école maternelle avec un minimum de connaissances et de capacités. Parce qu’elle ne pourra plus l’aider après et qu’elle sait que ce ne sera pas facile pour lui, pour pleins de très bonnes raisons. «  et ne dis pas merci surtout »… Bien sûr qu’il dira merci, s’il trouve sa solution,  plus tard, bien plus tard, mais saura t-il à qui il le doit ?

 

Tout commence un jour... Je pense avoir vécu ce mardi 4 avril 2011, le premier jour du reste de ma vie... Cette vie de recherche et de rencontres qui va essayer de répondre à cette question que d'autres ont déjà posé et que je lis avec beaucoup de plaisir ces derniers temps. Ceux qui cherchent à trouver un moyen de donner des solutions adaptés à chacun d'entre nous avec nos différences.

Qu’est ce qu’apprendre ? Pourquoi j’apprends ? pour faire quoi ?

 

Prennent-ils conscience de leur apprentissage ?... Le pouvoir de l'éducation à cet âge là est énorme... Et l'on sait très bien la force que cela aura à l'avenir, personne ne peut aujourd'hui nier cette évidence... Nos parcours d'apprentissage sont dépendants de ceux qui nous les transmettent... Alors pour choisir on a besoin de quoi ?

 

Je pense avoir trouvé la source de cette recherche, je vais maintenant suivre le cour d'eau et observer d'autres situations d'apprentissages, pour venir découvrir avec quelle embarcation chacun d'entre nous peut-il atteindre l'océan ? Et est-il possible d'en changer si on le souhaite pendant la descente du fleuve ?


 

IMGP2003.JPGLes célèbres Lyonnais

 

 

Hélène TROCME-FABRE nous dit dans:  "L'arbre du savoir-apprendre"  Ed Etre Connaitre


"Pour construire l'acte d'apprendre, il s'agit d'en connaitre la nature, la fonction et le statut. Qu'est ce qu'apprendre ? Apprendre pour quoi faire ? Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de clarifier l'objectif que poursuivent les différents acteurs de la situation éducative (pas simplement celui qui apprend !). Un projet éducatif, rappelons le sans relâche, n'est viable que si les différents partenaires y contribuent et en retirent chacun un bénéfice.

L'erreur typique consiste à ignorer que le projet est une résultante des interactions entre tous les partenaires."...

" Le rôle des éducateurs est de rappeler à l'apprenant qu'apprendre est, par essence, le refus de l'enfermement. Celui qui apprend est, selon l'expression d'Edgar MORIN, "auto-hétérodidacte". La relation entre l'enseignant et l'apprenant est à établir dans une progression vers l'échange, dans lequel chacun reçoit et donne, pour que se réalise une œuvre commune. Etre cohérent avec la réalité cognitive consiste à accompagner l'apprenant dans l'exploration de ses propres capacités d'échange avec l'environnement, avec les autres et avec lui même. C'est s'engager avec lui dans un parcours avec l'autonomie, c'est à dire le moment où il sera capable de se gérer lui même, d'"entrer en confiance dans la brasse lente", selon Michel Serres.

Mais l'autonomie ne se donne pas, elle se construit.

Etre autonome, c'est être capable d'autoportance. Ceci implique d'enraciner le court terme (l'urgence) dans le long terme (le pourquoi du projet), et de connaitre les facteurs essentiels qui interviennent dans le processus d'apprentissage. Il s'agit aussi de comprendre qu'en deçà du but à atteindre, en amont de nos actions locales de survie, existe deux facteurs fondamentaux: une représentation claire de l'objectif à atteindre et le moment du choix, de la décision d'entrer "en apprenance".

Il s'agit de comprendre aussi qu'en amont de tout objectif, il y a une finalité, un point d'appui, un grand pourquoi qui appartient à notre système de valeurs et qui constitue une référence durable pour les différents partenaires, leur permettant de communiquer dans le sens étymologique du mot: construire ensemble."

 

Merci Béné, Corinne, et tous les collègues... Merci Lina, Eda, Jérome, Enzo, Gaëlle, Kamil, Béni, Sarah, Illias, Racha, Yasmine, Djohar, Jibril, Chaïma, Amine, Marwan, Angélina, Sacha et Amina.

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