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LA DIVERSITE EN JEU...
02 févr. 2014 
Je dédie cet article à Julia, Cléa, Milena, Matthieu, Pauline, Camille, Julie, Margaux, Eve, Charlotte, Enora, Emilie, Manon, Laudine, Victor, Johanna, Elisa, Flavie, Louise, Théo, Camille, Ingrid, Juliette, Floriane, Valentine, Maud, Maïwenn, Pierre, Bastien, Christèle… J’ai lu dans l’avion ce que vous avez écrit dans le carnet que vous m’avez remis le vendredi de notre rencontre… Merci… Merci beaucoup…
Pour la musique je vous laisse choisir... Moi en écrivant j'écoutais Radio Nova et Fip...
Ce matin là au petit déjeuner, le jour de mon départ vers Paris et le Costa Rica, L yli est arrivée avec le livre de Pascal Picq « De Darwin à Lévi-Strauss, L’homme et la diversité en danger » aux éditions Odile Jacob… Et elle m’a dit : « Je voudrais que tu l’amènes dans ton voyage, que tu le lises et que tu donnes envie aux gens de le lire »… Je l’ai sentie touchée par ce qu’elle avait lu. Je savais qu’elle ne l’avait pas fini, elle me dit qu’elle irait en acheter un autre … Elle m’en parlait depuis plusieurs jours, passionnée d’histoire et de paléontologie… Moi j'avais prévu de lire Nelson Mandela "Conversation avec moi-même", je vais le lire aussi...
Quand je suis rentrée du Tour du Monde en Août 2013, j’étais en colère de ce que j’avais pu voir de ce monde mais surtout de l’attitudes des peuples dit « Développés » face au reste du monde… J’ai vécu le même choc que ces hommes, partis à l’aventure rencontrer ces autres « Hommes » et la « Nature » et je ne savais pas comment l’exprimer… Alors je me suis mise à raconter et là, j’ai compris que le message allait passer…
Aujourd’hui je suis apaisée, parce que je sais pourquoi je le fais et qu’il y a eu un écho après les conférences auprès des jeunes mais aussi auprès d’adultes…
J’ai très envie de partager ce livre avec vous et qu’on le mutualise pendant ce séjour, si vous en avez envie…
Je ne sais pas réellement où cela va nous mener, mais je n’arrive pas à imaginer que l’on puisse continuer à faire comme si l’on ne savait pas… Je suis persuadée après avoir vécu ce voyage, parce que sinon je ne repartirais pas aujourd’hui, que certains « Hommes » de ce monde sont capables de se transcender pour prouver à quel point il est possible de créer un nouveau monde… Prenons ce risque, pour ce monde qui nous a donné la vie et pour tous ceux qui par leur présence pacifiste et accueillante lui donneront la plus belle des richesses… Et puis ce n’est même pas un risque, c’est un devoir… Un respect de l’humanité, ce pourquoi nous avons évolué...
Le pays dans lequel je suis est menacé de déforestation et pourtant c’est aussi là que l’on trouve, encore pour l’instant, le plus de biodiversité, avec des espèces endémiques… C’est aussi le seul pays d’Amérique où notre langue est obligatoire… La diversité est en danger… Et là non plus je n’arrive pas à imaginer que vous n’en ayez « rien à foutre »… Nos enfants et nos petits enfants comptent sur nous…
Dans ce livre
Le célèbre naturaliste Charles Darwin, à l’aube de sa carrière, accomplit le périple qui lui permit de prendre la mesure de l’extraordinaire richesse du monde naturel. Pour lui, pas de vie sans évolution, et pas d’évolution sans diversité ! Un siècle plus tard, celui qui deviendra le très grand anthropologue Claude Lévi-Strauss, parti tout jeune à la découverte des peuples amazoniens, comprit que la diversité culturelle est tout aussi cruciale pour l’évolution de l’homme.
Dans ce nouveau livre, Pascal Picq imagine que nos deux savants repartent à l’aventure, à la redécouverte du nouveau monde. Mais ce nouveau monde, Charles Darwin et Claude Lévi-Strauss seraient bien en peine de le reconnaître, tant la diversité naturelle et la diversité culturelle ont été atteintes. À mesure que des espèces disparaissent et que des cultures et des langues meurent, c’est notre avenir et celui de la Terre qui sont compromis. Darwin et Lévi-Strauss nous avaient avertis. Pourquoi ne les a-t-on pas compris ? Ne peut-on enfin les entendre ? Un appel passionné à une prise de conscience urgente et salutaire.
Auteur de grands succès comme Au commencement était l’homme, Lucy et l’obscurantisme et L’homme est-il un grand singe politique ?, Pascal Picq est maître de conférences à la chaire de paléoanthropologie et préhistoire du Collège de France.
Je l'ai terminé… J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire, même si il y a des passages un peu plus techniques et j’ai adoré sa conclusion, il nous explique comment on pourrait faire et cela ressemble bien à l’idée des cabanes…
Alors voici quatre courts extraits de ce livre…
P 78 : « Dans l’avenir d’éventuels archéologues venus s’interroger sur l’histoire de notre petite planète risquerait fort de se retrouver dans la situation des grands singes savants imaginés par Pierre Boulle dans la planète des singes.
Il serait grand temps de comprendre qu’en détruisant comme nous le faisons la diversité naturelle, fille de quatre milliards d’années d’évolution, ainsi que la diversité domestique sélectionnée par les peuples horticoles et agricoles depuis dix mille ans, nous effaçons à jamais non seulement la mémoire de ce grand récit universel, mais aussi les possibilités pour les générations futures de pouvoir le compléter. »
P128 : « Sur la grande île (Madagascar) vit une grande orchidée appelée étoile de Madagascar. Elle possède un nectaire ou tube à nectar très long, vraiment très long et pouvant atteindre trente centimètres. Quand on lui en a présenté un spécimen en 1862, Darwin a affirmé qu’il devait forcément exister un papillon muni d’une trompe aussi longue pour butiner cette fleur. Il s’est ensuivi un grand scepticisme, jusqu’à la description d’un sphinx nommé Xanthopan morganii praedicta en 1903 ; soit quarante ans plus tard et trente après la mort du naturaliste. (Darwin était aussi un excellent botaniste auquel on doit les premières études importantes sur les orchidées, les plantes grimpantes et les plantes carnivores.) Ce papillon se balade avec une longue trompe enroulée comme un serpentin qu’il déploie pour pénétrer profondément le nectaire de l’orchidée. Un magnifique cas de coévolution avec l’assurance d’une meilleur fécondation pour la fleur et un accès privilégié à du nectar pour le sphinx. Dès lors on comprend que la disparition de l’une ou l’autre espèce crée des dommages irréversibles à un écosystème. C’est ce qui menace l’avenir de l’agriculture et l’humanité de demain si les insectes pollinisateurs poursuivent leur déclin. Même dans ce qui aurait pu être ses pires prédictions, Darwin n’aurait jamais imaginé un tel cauchemar. »
P182 : « Les mémoires du poète de Bamako (Amadou Hampâté Bâ) commencent par cette réalité anthropologique : « En Afrique traditionnelle, l’individu est inséparable de sa lignée, qui continue à vivre à travers lui et dont il n’est que le prolongement. » On entend déjà les réflexions acerbes influencées par la tradition postcolonialiste et une conception étriquée des Lumières et du progrès accusant l’ "homme africain " de "ne pas être encore entré dans l’histoire ". Qui est donc cet "homme africain " ? Si nos origines sont africaines, c’est parce que les peuples d’Afrique subsahariennes représentent la plus grande diversité de gènes, de langues et de cultures orales et écrites. Nos sociétés occidentales individualistes, consuméristes, vieillissantes, incapables de faire des enfants et encore moins de leur raconter des histoires ne vont pas tarder à quitter l’histoire de l’humanité. Les peuples d’Afrique auront bien des histoires à raconter. Les origines de notre espèce sont africaines et son avenir sera noir comme l’espoir !
P189 : « Ce n’est pas jouer sur la corde sensible ou des clichés que de répéter que toute langue exprime une partie de l’histoire de l’humanité, une de ses multiples expériences, d’autres manières de penser, d’éduquer et aussi d’enchanter le monde par les récits, les musiques, les arts, les coutumes, les poésies, les cosmogonies, les chants, les médecines, etc… Cette mosaïque se détériore et on aurait tort de croire que toutes ces expériences sont d’ores et déjà du domaine du passé. Ce sont au contraire autant de contributions possibles au monde de demain, qui sera diversité ou ne sera pas. Autrement dit, un monde darwinien encore riche de la diversité des espèces et des hommes et un monde lévi-straussien par la diversité des langues et des récits. »
Et puis si vous ne devez lire qu’une partie de ce livre, allez lire la conclusion… Il passe un message particulier aux femmes qui risque d’en interpeller quelques uns…
Un livre qui nous parle de la réalité et qui nous dit que nous avons jusqu’en 2050 pour réagir… Moi je serai de celles là avec les jeunes qui ont accepté de le vivre avec moi… Notre avenir est à construire avec ce que nous savons, il y a des solutions, elles sont en marche, ce serait bien que l’on soit le plus possible à y participer…
« N’y a-t-il pas une véritable grandeur dans cette manière d’envisager la vie ? »
Charles Darwin
Merci Charles Darwin, Claude Lévi-Strauss,Pascal Picq, Lyli et merci à vous…
A bientôt
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